L'histoire en image



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L'histoire du sel remonte à un peu plus de mille ans sur l'île de Noirmoutier. Elle périclitera au cours du siècle dernier avec, en première salve, la première guerre mondiale qui a pour conséquence de voir toute la main-d'oeuvre dans la force de l'age déserter les campagnes pour gonfler l'effectif militaire (premier abandon des salines). Mais la raison principale de ce déclin fut plus sournoise: l'arrivée de l'électricité fait apparaître dans chaque foyer un frigo puis un congélateur. Seulement deux pour cent du sel, avant cette époque, étaient utilisés comme sel de bouche. La plus grande quantité servait à la conservation. Nos temps modernes contribuèrent majoritairement à la disparition quasi- totale de cette profession. Les mulons de sel grossissent sur les bossis et le sel ne se vend plus. Les pluriactifs se retournent vers leur seconde profession (pêche ou culture de pomme de terre), les autres n'ont pas d'autres choix que de noyer leur saline pour essayer de les préserver en espérant un miracle. Quelques vieux Paludiers de Guérande associés à quelques jeunes « utopistes » décidèrent de ne pas s'arrêter là. Les uns brûlent leurs dernières cartouches dans l'espoir de voir se pérenniser leur métier, les autres prennent conscience de la disparition d'un patrimoine.







Photo d'avant guerre représentant deux jeunes gens qui ramassent de la fleur. L'intitulé de la carte est « la récolte du sel » . On ne parle pas encore de fleur de sel. Certains détails, tels que le taleu central pour alimenter les oeillets, mais surtout les ardoises pour fermer les oeillets et l'utilisation de la lousse, montrent bien que cette photo fut prise au nord de la Loire. Mais à quel endroit? .... A Noirmoutier la fleur de sel, que l'on appelait du viel était ramassée avec le bord de l'ételle en frôlant la surface de l'eau.





La formation du mulon: un chemin en colimaçon permettait d'accéder en haut du mulon avec les paniers que l'on portait sur la tête (voir l'image suivante) . Le bas du chemin servait aussi de contre-fort. Remarquez que les tesseliers (zone ou l'on montait les mulons) étaient rehaussés afin de limiter la perte du sel en cas de pluies. A noter enfin sur cette image et la suivante les toits pentus des maisons bretonnes.





En plus des mulons classiques (premier plan), on peut observer certains tas montés en barges (à droite sur l'image).





Au Pouliguen, la mise en sac: Le sel était vendu au volume et non pas au poids. En arrière plan, l'horizon est barré par la digue qui protège le polder.



Croix de vie: aujourd'hui les quelques salines encore en fonctionnement dans cette région (de Notre- Dame à Croix de Vie) se compte sur les doigts de la main. Le chemin de roulage est au centre de la saline. La taille et la configuration des circuits d'eau s'apparentent davantage aux marais de l'île de Ré. On peut voir en effet que les carreaux (appellation des oeillets sur cette même île) communiquent une fois sur deux entre eux.





Sur tout le littoral atlantique, le sel fut transporté dans des paniers sur la tête. L'utilisation de la brouette équipée de roues en bois aurait trop endommagé les chemins.





Le vieux port de Noirmoutier. Des navires de fort tonnage remontaient le long des quais pour charger leur cargaison de sel .







Cette photo est prise de la rive opposée à celle du château. On avait coutume de couvrir les mulons avant l'hiver avec de l'argile pour protéger le sel des ondées. On peut se demander si l'énorme tas (à droite sur la photo) n'était pas une de ces réserves.... .







Les salins d'Hyères: les conditions météorologiques ont toujours permis, même avec les moyens de l'époque, une production intensive. On peut compter sept personnes qui mettent en tas en plus de l'individu accompagné du chien.





Le roulage: se faisait sur des planches que l'on installait après la mise en tas. Le nombre de travailleurs sollicités pour cette tâche fait parler déjà d'industrie. Ces hommes venaient souvent des pays européens voisins (en majorité d'Italie) .





La mise en sac sur les salines des Pesquiers ( Hyères). Il semblerait que la barge de sel entamée était recouverte de tuiles? A confirmer.... Cette pratique est encore d'actualité en Italie par exemple.





La mise en « gamelle » sur les salines de Hyères. Le début de la grosse industrie. Le face à face entre deux époques. Le cheval de trait écrasé par le cheval vapeur. L'image semble anachronique.





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